Raconter une histoire et y croire

BigData

Synthèse du 23 février au 8 mars 2014

L’avenir du tourisme réside-t-il dans la co-création ?

Loterie, gagnant instantané, concours photo, concours de votes, test de personnalité, etc. Il existe plusieurs formes de jeux-concours auxquels s’essayent les entreprises touristiques. La plupart de ces jeux visent à renforcer la notoriété de l’organisation ou l’effet d’une campagne marketing via l’animation de la communauté virtuelle de l’entreprise. Illustrons nos propos par un exemple : dans le cas d’un concours photo organisé par un hôtel, l’individu qui poste la photo candidate sur la page Facebook de l’hôtel va, bien sûr, maximiser ses chances de remporter le concours en invitant ses amis à voter pour la photo dont il est l’auteur. Ce faisant, il augmente son niveau d’engagement auprès de l’établissement et décuple la visibilité de ce dernier. D’autres fois, les jeux-concours ont pour objectif premier de recueillir des informations (données sociodémographiques, adresses e-mail etc.) sur les fans de l’entreprise. WienTourismus tout comme d’autres entreprises touristiques telles que le Club Med, par exemple, ont choisi d’ajouter une touche bien particulière à leur concours en leur faisant revêtir les habits de la co-création. Autre exemple : forte de son site TravelBrilliantly.com, la chaîne hôtelière Marriott récompensera en 2014 les lauréats de son deuxième cycle de co-création. Le co-financement de projets touristiques gagne lui aussi en popularité. Il reste pourtant difficile, le principal atout du projet de co-financement résidant davantage dans la validation du projet présenté plus que dans le financement en soi.

Si les acteurs touristiques sont avides de données, le traitement et l’analyse de ces dernières s’avèrent d’autant plus difficiles qu’elles sont souvent non structurées - autrement dit essentiellement textuelles et impossibles à catégoriser a priori. L’autre difficulté c’est que ces données sont très nombreuses et qu’elles proviennent de sources multiples. En conséquence, ces données sont souvent ignorées par manque d’expertise technique alors même qu’elles pourraient être utilisées à des fins décisionnelles. D’où l’intérêt du projet français Tourinflux qui a pour but de faire remonter en temps réel aux responsables de la promotion touristique les besoins des internautes, via ces données, grâce au Big Data.

Skier en Suisse, c’est possible

En Suisse, le forfait de ski ne revient pas forcément plus cher qu’en France ou en Italie. Plutôt que le pays, c’est bien plus le nombre de kilomètres de piste qui fait le prix : en règle générale, plus il y a de kilomètres de pistes, plus le prix du forfait est avantageux. Par ailleurs, l’augmentation tarifaire de la saison de ski 2012/2013 à 2013/2014 est comparativement plus basse en Suisse. Elle serait de 1,69% contre 5,39% en France. En termes de compétitivité, la Suisse tire aussi avantage des stations telles que Zermatt et Saas-Fee, réputées pour l’intérêt technique de leurs pistes auprès des bons skieurs. D’ailleurs, hiver doux ou sibérien, la parahôtellerie suisse tire un bilan satisfaisant de l'hiver 2013/14 preuve que les stations suisses séduisent toujours. En matière de séduction, les services de conciergerie tels que ceux offerts par Bramble Ski, font mouche. En effet, qui ne se laisserait pas volontiers aider dans l’organisation des forfaits de ski, l’approvisionnement en victuailles et de la programmation de l'après-ski ? D’autres belles idées trouveront peut-être le chemin vers la Suisse. Par exemple, l’auto-partage de voitures électriques en station, une application mobile similaire à l’ESkiMO ou encore le menu vegan dans les restaurants d’altitude.

Il était une fois… le storytelling

Pour Alex Cabañas, président du Benchmark Hospitality International (BHI), chaque rencontre devrait débuter par une histoire. Aussi, le projet #7stories lancé début janvier 2014 par la destination des îles Canaries l’enthousiasmerait à coup sûr. Ce projet a pour but de valoriser les paysages insulaires et leurs habitants. Sept réalisateurs d'envergure internationale sélectionnés ont été invités à réaliser une vidéo chacun. Un mois et demi seulement après leur mise en ligne sur Vimeo, les vidéos totalisaient déjà un million de vues. Autre pays, autre façon de faire : l’Office de tourisme de la Floride a, elle, choisi les bouteilles de jus d’orange d’une société locale comme nouvel ambassadeur. Une stratégie de promotion audacieuse lorsque l’on sait que le jus d’orange n’est plus forcément à l’honneur sur la table du petit-déjeuner et que celui-ci ne se prend plus guère assis. Pour l’Espagne, c’est sa gastronomie qui parle. Elle est aussi variée que les civilisations ayant influencé la péninsule Ibère ont été nombreuses. Phéniciens, Grecs, Carthaginois, mais surtout Maures ont laissé dans l’assiette espagnole des saveurs qui font aujourd’hui la réputation de cette destination touristique. C’est vrai, la bonne humeur commence dans l’assiette. Ce ne sont pas les 7,4 millions de touristes internationaux en 2013 qui prétendront le contraire. L’Espagne bénéficie aussi de l’essor du tourisme intra-européen et de l’augmentation du nombre de jeunes touristes pour lesquels ce pays représente la destination idéale pour festoyer.